[25] L’appelant reproche au juge d’avoir omis de traiter des divergences « substantives » entre son apparence physique et la description qu’en a faite le plaignant tant dans sa déclaration initiale que lors de son témoignage au procès.
[26] L’importance des déclarations antérieures dans l’examen de la fiabilité objective d’une preuve d’identification tient du fait qu’elles permettent de pallier les effets négatifs que l’oubli ou la contamination ont pu avoir sur les souvenirs du témoin. Conséquemment, « les descriptions contemporaines aux événements et la première identification hors cour ont une importance capitale dans l'établissement de la fiabilité objective du témoignage à l'audience »[9].
[27] Bien qu’en principe une différence importante dans l’identification des caractéristiques physiques mène à conclure que l’identification est insuffisante[10], ce n’est le cas qu’en l’absence d’autres éléments de preuve inculpatoire[11]. Or, en l’espèce, d’une part, on peut inférer des motifs du juge de première instance qu’il estimait peu importantes les contradictions invoquées par l’appelant. D’autre part, il y avait ici suffisamment d’autres éléments de preuve permettant de conclure à la fiabilité de l’identification.
[28] Le devoir de motivation du juge ne l’obligeait pas à s’exprimer sur chacune des divergences invoquées ni à préciser chacune des conclusions qui l’ont mené à son verdict[12]. Le juge de première instance a analysé les éléments de preuve susceptibles de soulever un doute et, même s’il n’est pas entré dans les moindres détails, il n’a pas occulté les contradictions contenues dans la preuve. Il a énoncé et expliqué ses conclusions quant à la crédibilité de chacun, et résolu les questions essentielles qu’il devait trancher[13]. On ne peut voir d’erreur dans son analyse.
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