R. c. Guede, 2007 QCCA 584 (CanLII)
[73] Le recours à des témoins délateurs et agents civils est certes utile et nécessaire. Il faut toutefois en baliser scrupuleusement l’utilisation afin de garantir la fiabilité de leurs témoignages. L’utilisation d’un policier contrôleur constitue l’un des moyens identifiés par l’État pour circonscrire le risque que représentent les témoins délateurs. Or, c’est justement ce policier qui a décidé de prendre la justice entre ses mains. Comme le soulignait la Cour dans R. c. Boucher, 2006 QCCA 668 (CanLII), [2006] R.J.Q. 1277 :
[102] Nul ne peut douter de la nécessité de recourir à des délateurs dans la lutte contre le crime organisé et de faire des ententes avec ceux-ci. Il est toutefois nécessaire en principe que ces ententes soient par écrit et qu'à l'exception de certaines clauses confidentielles, elles soient divulguées à la défense. Ceci dans le but de réduire les risques nécessairement associés à la collaboration d'un délateur. (Rapport du groupe de travail sur l’administration de la justice en matière criminelle (« Rapport Guérin »), ministères de la Justice et de la Sécurité publique)
[110] De tels engagements ne sont pas pour autant illégaux et de nature à ternir l'administration de la justice. La protection de la société requiert que le ministère public fasse des choix pour le bien commun. Les tribunaux doivent évidemment demeurer vigilants afin de détecter toute tentative par la poursuite d’influencer un témoignage.
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