Rechercher sur ce blogue

lundi 10 mars 2025

La doctrine de la provocation policière

Brousseau c. R., 2020 QCCA 1199

Lien vers la décision


[18]        La doctrine de la provocation policière est une application de la théorie de l’abus de procédure[12]. Elle vise à déterminer si la culpabilité d’un accusé « a été découverte d’une manière qui choque la conscience et va à l’encontre du principe de la décence et du francjeu »[13]. Ce sera le cas lorsqu’une infraction n’aurait pas été commise n’eût été de la ruse, de la persuasion ou de la supercherie de l’agent de l’État[14].

[19]        Il s’agit d’une question distincte de la détermination de la culpabilité ou de l’innocence de l’accusé[15]. De fait, dans le présent dossier, l’appelant a d’abord été déclaré coupable des infractions reprochées, ayant admis les éléments essentiels des infractions. Le débat sur la provocation policière se tient dans une deuxième étape.

[20]        S’il existe une véritable enquête en cours, ce qui est le cas ici, il peut y avoir provocation policière si « les autorités font plus que fournir une occasion et incitent [l’accusé] à perpétrer une infraction. »[16]

[21]        Une analyse contextuelle est requise pour déterminer si la police a employé des moyens qui dépassent l'offre simple d'une occasion, considérant notamment : la nature du crime et la disponibilité d’autres méthodes d’enquête; le genre d'incitations utilisées, par exemple la tromperie, la récompense; et l'existence de menaces, tacites ou expresses, proférées envers l'inculpé par la police ou ses agents[17].

[22]        C’est à l’accusé qu’incombe le fardeau de démontrer, par prépondérance des probabilités, « que la conduite de la police a dépassé les bornes de l'acceptable à un point tel que permettre à la poursuite de suivre son cours […] équivaudrait à un abus de la procédure judiciaire de la part de l'État. »[18]

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Le dédommagement à la victime doit toujours être envisagé lors de la détermination de la peine

Ce que constitue de l'aide ou de l'encouragement au sens de l'article 21 Ccr

R. v. Almarales, 2008 ONCA 692 Lien vers la décision 66 ]           Section 21(1)(b) applies to aiders. A person is a party to a crime as an...