R. c. Drouin, 2015 QCCS 6651
[8] L’article 30(1) de la Loi sur la preuve au Canada[3] précise que des pièces commerciales faites dans le cours ordinaire des affaires peuvent être admises en preuve. Ces dispositions permettent le dépôt en preuve de documents à titre d’exception ou ouï-dire.
[9] Comme le souligne la Cour suprême dans Ares c. Venner[4] traitant des dossiers médicaux d’hôpitaux. Les notes des infirmières rédigées au jour le jour par quelqu’un qui a une connaissance personnelle des faits, et dont le travail consiste à faire des écritures ou rédiger des dossiers, doivent être reçues en preuve comme preuve prima facie des faits relatés. La partie adverse pourra contester l’exactitude des renseignements contenus au dossier.
[10] Certaines exigences doivent cependant être respectées.
[11] L’article 30(7) de la Loi sur la preuve au Canada[5] prévoit un préavis de sept jours à l’autre partie. À défaut de fournir le préavis requis dans le délai prescrit, le Tribunal peut examiner le préjudice qui s’en suit. Lorsque l’original d’un document ne peut être produit, une copie accompagnée d’un affidavit confirmant l’authenticité du document et justifiant la production doit être déposée.
[12] L’article 30(1) de la Loi sur la preuve au Canada[6] n’exige pas que la personne qui crée par exemple un registre ait le devoir de le faire tel que le souligne R. v. Wilcox[7]. En cas de doute ou de litige quant à l’application de l’article 30 de la Loi sur la preuve au Canada[8], le document peut être admis suivant la common law.
[15] In my view the evidence tendered was admissible under the common law rule and it is not necessary to consider whether it also met the tests of Section 30.
[16] Wigmore defined no less than seven criteria to be satisfied at common law for the admission, as evidence of the truth of its contents, of a document containing hearsay. These were that the hearsay portion must be (1) an original entry, (2) made contemporaneously with that which it recorded, (3) in the routine, (4) of business, (5) by a person since deceased, (6) who was under a duty to do the act and record it and (7) who had no motive to misrepresent it. (Wigmore, 3rd Ed., Vol. 5, Sections 1517 and 1521-35.)
[14] Également au paragraphe 23, la Cour d’appel indique :
[23] In his useful book, Documentary Evidence in Canada (Carswell Co., 1984), Mr. J. D. Ewart summarizes the common law rule after the decision in Ares v. Venner as follows at page 54:
[…] “Read in this way, the rule after Ares does reflect a more modern, realistic approach for the common law to take towards business duty records.”
[24] To this summary, I would respectfully make one modification. The “original entry” need not have been made personally by a recorder with knowledge of the thing recorded. […] Modern business records are customarily a compilation of original documents such as sales slips or other memoranda and rarely would that compilation be made by the person who prepared the original document. Yet those records are accepted as valid daily by all those affected by them.
[25] These hearsay records are not to be accepted in evidence merely to avoid the inconvenience of identifying a witness or because many witnesses would be involved, or even because otherwise no evidence would be available. Rather, they can be admitted only if they have come into existence under circumstances which makes them inherently trustworthy. Where an established system in a business or other organization produces records which are regarded as reliable and customarily accepted by those affected by them, they should be admitted as prima facie evidence.
[15] Également, la nouvelle approche développée en matière de ouï-dire fait en sorte que les documents qui ne peuvent être admis suivant l’article 30 de la Loi sur la preuve au Canada[10] ou suivant la common law, peuvent également être produits s’ils satisfont aux exigences de nécessité et de fiabilité formulées par la Cour suprême dans Khan[11] et Smith[12].
[16] Il s’agit, à grands traits, des principes applicables au dépôt des documents dans la présente affaire. Examinons maintenant les faits de cette affaire.
[17] Le Tribunal souligne que les préavis n’ont pas été fournis dans les délais prescrits. Les préavis ont été envoyés à la poursuite durant le témoignage du témoin, Paul Sauvé, soit un jour avant le début de son contre-interrogatoire.
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